lundi 9 mars 2015

Le Pays du Grand Vent

ou de la Nation Gardiane
à la Nation Blackfeet




Traditions camarguaises


















le cheval


















le taureau



















le tri

































le jeu du bouquet

















































la course camarguaise
Photos, Hervé Colard

          
          C'est le marquis Folco de Baroncelli qui, au tout début du XXème siècle, codifie ces pratiques ancestrales. Se liant d'amitié avec les félibres et Frédéric Mistral,
il va avoir le coup de foudre pour les Indiens d'Amérique du Nord lors de la tournée du Wild West Show de Buffalo Bill, qu'il fait venir à Nîmes.
          Fréquentant et échangeant avec les Indiens Lakota du célèbre cirque (lire le livre "Car mon coeur est rouge", éditions Gaussen), il rêve d'une nouvelle tribu, une Nation gardiane dans le delta du Rhône. Il crée fanion et croix, codifie les règles de la course camarguaise et oeuvre pour la protection de la race du cheval camarguais.
         
          Aujourd'hui la Nacioun Gardiano c'est refermée dans sa (belle) coquille et se soucie surtout de la forme allant jusqu'à codifier et "glorifier" (sic) les détails vestimentaires du gardian en oubliant la grande idée Baroncellienne d'une nouvelle tribu. Reste le folklore !
          Plus tard, dans les années 30,  le marquis félibre et manadier oeuvrera à la protection de l'étang de Vaccarès que les pouvoirs publiques veulent assécher et à la création d'une réserve.
          De réserve écologique à réserve indienne il n'y a qu'un océan à franchir et le rapprochement est aussi étonnant que ces amérindiens désertant à Marseille ou à Nîmes le grand show pré-hollywoodien du colonel W.F. Cody pour épouser sans doute une belle marseillaise ou arlésienne. Ces mêmes amérindiens que l'homme blanc a éliminé et trompé de façon systématique et sans vergogne; jusqu'à effacer leurs noms de l'histoire. Citons J.C. Ameisen:
          Et, lorsque les Européens s'allièrent, provisoirement, à certaines nations amérindiennes, pour en combattre d'autres, ils nommèrent les nations qu'ils combattaient du nom que leur donnaient leurs ennemis. Ainsi la nation des Tsétsêhestaetse - Les Etres humains - reçut le nom que lui donnait leurs ennemis, les Sioux : les Sha hi'ye na, les Cheyennes - Ceux qui parlent en langue étrangère. Le nom de Sioux lui-même est un nom que les colons français du XVIIe siècle ont dérivé de celui que leur donnaient leurs ennemis, les Odawa : Nado wis sue ou Nadouissioux - Petits ennemis ou Petits serpents.
          
Crowfoot

          Pour finir, laissons la parole à un guerrier Blackfeet, de leur vrai nom Neeitseetahpi, c'est à dire Les vrais Etres humains. Crowfoot (Isapo-Muxica) est né en 1821. D'après T.C. McLuhan ("Pieds nus sur la Terre sacrée"), il céda en toute confiance 50 000 miles carrés de prairies au gouvernement canadien; ce traité amena la rapide disparition des bisons et la famine chez les Blackfeet, avec comme compensation hypocrite de figurer dans la longue liste des "Personnes d'importance historique nationale" du gouvernement canadien. 
          Sur le point de mourir, à la question "Qu'est-ce que la vie ?", Crowfoot répondit:

C'est l'éclat d'une luciole dans la nuit.
C'est le souffle d'un bison en hiver.
C'est la petite ombre qui court dans l'herbe
et se perd au coucher du soleil.