L'automne s'installe en douceur, sans en avoir l'air. Ici, en Provence, pas d'explosion de couleurs, tout au plus quelques arbres roussis, une pointe de jaune le long des rivières et partout les gris bleus des chênes, des pins et des collines.
Le reflet du saule
le poisson dans le courant
qu'en a-t-il à faire ?
Il est étonnant qu'au moment où la nature commence à se replier sur elle-même nous nous ouvrons au contraire à toutes sortes d'activités. C'est la "rentrée", la reprise des affaires humaines, les grandes vendanges. Le vide des vacances a fait place au plein des savoirs.
Premier jour d'automne
le sourire d'un jeune enfant
traversant le parc
Nos amis animaux se font rares, quelques escargots profitant d'un bain de (leur unique) pied, quelques marcassins gloutons se gavant de glands de chêne et des étourneaux venus prendre la place des martinets dans les villes.
En Amérique parle-t-on d'été provençal là où nous y voyons un été indien ? En octobre il peut venir nous abuser comme il peut se lever une bourrasque de neige toute la nuit. A qui se fier ?
La première neige
la nature se recueille
devant tant de blanc
Puis, toujours en douceur, l'automne mute en hiver, les jours ne sont plus que l'ombre d'eux-mêmes, les lunes plus pleines que jamais et le soleil ne se couche plus qu'en technicolor.
Le reflet doré
sous la glace du bassin
d'un arbre endormi
Photo et haïku, Hervé Colard