samedi 9 avril 2016

Dans le mouvement des grandes carpes








Ecrits sur une écaille de carpe
Editions l'Amourier
Werner Lambersy


Entre haïku et aphorisme (haïkuphorisme ?), Werner Lambersy, poète contemporain, a écrit un livre sur les carpes. En voici quelques fleurons:

Certains anges
préfèrent des nageoires



Très peu ici
savent encore mon âge


Loin du monde
sous un ciel de nénuphar


Le disciple au maître :
- Quelle élégance !


Le maître au disciple :
- Plouf !
Hiroshige

Pour parler aux carpes,
on invente les fontaines


Au bout de l'infini, il y a sans doute
une carpe qui tourne lentement


Sur chaque écaille,
il y a un de tes noms inconnus


Ciel d'orage
d'un simple coup de queue


Le ciel
toujours à ma seule fenêtre


Pour le rêveur
j'ai dansé l'invisible


Je raconte la même histoire,
le tout est d'écouter autrement


J'aime le pain, quand il tombe
des branches basses d'un enfant
Koinobori, le jour des carpes volantes et des enfants

Ce remous calme d'une présence
vague suffit à bien des âmes


Les carpes ont l'habitude d'écrire
jusqu'au bord de la page


Nager est sans doute
le plus vieux geste du monde


Le poète 
écrit; moi, je dessine


L'eau a souvent les idées
plus larges


Et presque chaque mois,
un bain de lune
Hokusaï



Pour boucler le tour de l'étang, un haïku de Mori Sumio,

Dans le mouvement
des grandes carpes
flamboient les sommets d'automne

et trois haïku personnels :

Photos et haïku, Hervé Colard