Le deuxième dimanche après Noël il est de tradition en Provence, et particulièrement à Aix, de faire défiler dans les rues de la ville une étrange procession de rois orientaux, de chameaux et de divers ovins digne d'un film de George Lucas.
La musique de la Marcho di Rèi, la fameuse Marche des Rois reprise par Bizet, les accompagne crescendo jusqu'à l'autel de la cathédrale Saint Sauveur.
L'hommage des rois mages à Jésus, plus mages que rois d'ailleurs, est une invention assez récente et attestée par seulement un évangéliste.
Mais le choix de la date retenue, le 6 janvier, relève de croyances plus anciennes liées au cycle solaire. Proche du solstice d'hiver, l'Epiphanie est fêtée douze jours et douze nuits après le 25 décembre, jour de Noël, et marque le moment où les jours commencent à s'allonger de façon visible. "Epiphanie" qui signifiait pour la Grèce antique "manifestation", au sens où les divinités apparaissaient aux hommes, est donc aussi la manifestation, l'apparition de la LUMIERE.
Le gâteau des Rois que l'on mange à cette occasion rappelle d'ailleurs par sa forme et sa couleur le disque solaire. Manger le soleil va symboliquement enclencher un cycle qui aura son apogée au solstice d'été, mais c'est une autre histoire.
Photos, Hervé Colard