suite des Cent vues du mont Fuji d'Hokusai
Voir l'article "Les Cents vues" du 07/06/16 sous le libellé Choses vues
Dans les Cent vues, la montagne donc, est une présence et Hokusai s'amuse à tracer sa silhouette familière en l'inscrivant dans le cadre aux endroits les plus inattendus.
Elle n'est parfois présente que par son reflet,
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reflet même le plus discret,
ou à la limite de la lisibilité
si ce n'est une nuance de gris.
Elle peut même n'être que suggérée, dans toute sa blancheur, terrain de jeux pour chats amoureux.
Les brumes ont raison de sa masse
et elle se fait évanescente.
La pluie brumeuse
un jour sans voir le mont Fuji
que c'est agréable !
Bashô
Image, elle s'offre à la surprise,
prend la forme d'un cercle
ou frise l'abstraction.
Comme dans le poème d'Issa,
Pour le mont Fuji
elles coassent
les grenouilles aux culs alignés
elle domine ses admirateurs, n'hésitant pas à sortir du cadre imposé par le graveur.
Elle se fait paisible pour s'opposer à la fureur du monde.
La montagne sait aussi être en empathie avec un vieux pin torturé
ou en osmose avec un rocher
Quand elle reprend les grandes lignes des constructions humaines ...
... c'est en respectant leur ingéniosité.
Elle sait enfin nous mettre sans dessus-dessous.
Nous avons croisé sur notre route du Fuji quelques haïku admiratifs. En voici un dernier qui fait appel au mot japonais Hatsufuji (le premier mont Fuji), un thème de saison du Nouvel an. Il est de coutume les premiers jours de l'année d'aller contempler le Fuji, debout face au volcan, en tête à tête.
Il est de Iida Dakotsu
Premier Fuji de l'an
sur la houle des forêts
un faucon bleu
