La lumière s'expose

Au musée,

nul besoin d'oeuvres aux cimaises,

les jeux de la lumière sur les murs banalement blancs suffisent à notre plaisir.

Sous les verrières zénithales même le noir est lumière.

 La lumière découpe l'espace comme Matisse taillait dans ses papiers gouachés, cassant les perspectives,

rythmant les plans.

Ici, le passage d'un gardien ou d'un spectateur vient animer cette blancheur immaculée.

Là, une installation de miroirs à même le sol attend que le reflet d'un visiteur vienne s'y prendre.

Au silence des murs nus réplique le mutisme des statues.

Tantôt elles se détachent d'une fenêtre

ou bien se multiplient dans le reflet d'une vitrine.

Tantôt aussi la lumière vient les envelopper

et caresser leur corps de marbre.

Photos (principalement musée de Grenoble et d'Avignon), Hervé Colard

Dans le silence des musées...