La mer apaisée
La mer en automne
au bout de la ville
un train s'est arrêté
Nakamura Teijo
En longeant la côte
les cheminées des usines
pour tout horizon
Ciel et mer mêlés
même les mouettes se taisent
les pins dans la brume
le souffle profond des vagues
sous le ciel la mouette
Lune pleine
sous mes pieds le sable
sa fraîcheur
Plage enfin déserte
un goéland qui parade
seul maître des lieux
L'empreinte de nos pas
sur le sable vierge encore
la mer sans une ride
j'expérimente l'infini
les yeux sur l'horizon
A l'époque des samouraïs, sur l'île de Sado, en mer du Japon, vivait un ermite qui, du matin au soir, regardait l'horizon. Il avait fait voeu de consacrer sa vie à cette contemplation, de s'y absorber tout entier, de connaître l'ivresse de n'être plus qu'une ligne entre la mer et le ciel. Cependant, comme il se plaçait toujours derrière un pin qui empêchait qu'il eût une vue dégagée, on lui en demandait la raison et il répondait : Parce que je ne crains rien tant que de réussir.
Muriel Barbery, Une rose seule
Voir aussi sur le blog: https://plagesdesilence.blogspot.com/2021/05/bords-de-mer-et-plages-de-silence-3.html