A propos de poésie,
lors des Rencontres d'Ecritures Croisées à Aix en Provence, Mahmoud Darwich (poète palestinien, 1941-2008) déclarait:
"Chaque fois que les cris deviennent plus forts, la vocifération plus violente, la force du poème réside dans son chuchotement : plus la haine augmente plus le poète doit avoir l'amour pour les petites choses. La poésie nous apprend à ralentir notre vitesse. Elle nous apprend une cadence plus lente, qui nous permet de contempler, de déceler les relations entre des choses qui, en apparence, n'ont pas de rapport."
Cet "amour des petites choses" dont nous parle Darwich, on le retrouve dans l'univers du haïku, cette galaxie de "petits riens" qui en disent long.
La mer apaisée
une plage de silence
que dire de plus
Un haïku ce sont, dans un seul souffle, trois vagues qui viennent caresser la plage, la dernière vague ouvrant sur le silence.
Bercé par les vagues
oublier pour un instant
la fureur du monde
Violente chute de neige
ciel et terre
en parfaite harmonie
Setsuko Nozawa
Le monde
est devenu
un cerisier en fleur
Ryôkan
Photo et haïku, Hervé Colard