mercredi 5 avril 2017

Camargue


La Camargue est un pays horizontal.
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Elle est sel, elle est marais et prairies, elle est cet entre-deux qu'on appelle sansouire. Elle est vagues, nappes, plages, elle est étendue.
La Camargue est horizon.
Mais où sont les limites entre eau et ciel, où finissent les terres, où commencent les eaux ?
Les digues armées de leurs pieux essayent de les contenir, l'eau avec l'eau, la terre avec la terre, peine perdue, la terre est inondée puis la terre s'assèche et se craquèle et cette histoire se répète depuis que la Camargue est Camargue.

Traduits du Provençal, extraits du poème
Camargo de Jousè D'ARBAUD

Une terre pâle et nue
Où moutonnent jusqu'au loin
La stérile salicorne
Et le stérile pourpier


Je ne suis qu'un vent qui passe,
Un rayon qui brille et fuit,
Une ombre brève qui tourne
Sur la plage de midi


Monotone ces plates étendues ?
La lumière renouvelle à tout instant ces vastes plages. La lumière et le vent. La lumière et les saisons ; les tamaris roses au printemps, les saladelles violettes à la fin de l'été, les salicornes rouges au début de l'automne.
Ajoutons à cette liste de couleurs le rose des flamants sans lesquels la Camargue serait un peu moins la Camargue.
Dormeurs sur une patte, brouteurs à plumes, arpenteurs d'étang et fins planeurs, les flamants osent. Tout.
En fin de journée ils disparaissent à l'ouest vers d'autres horizons, d'autres étangs identiques avant de revenir au matin aux étangs de l'est, suivant le cycle solaire.
La Camargue est un pays horizontal.

Et par-dessus les grands sables
Et par-dessus les roseaux,
Dans le ciel plein de silence,
Le cri d'un oiseau perdu. 

Photos, Hervé Colard

Sur les traditions camarguaises lire aussi sous le libellé "Photos" l'article du 9 mars 2015 "LE PAYS DU GRAND VENT"https://plagesdesilence.blogspot.fr/2015/03/le-pays-du-grand-vent.html